Communique Final De La Reunion D’urgence Du Comite Exécutif Tenue Au Niveau Des Représentants Permanents Sur La Situation En Syrie Et Tout Particulièrement A Alep
Date: 09/10/2016
Le Comité exécutif de l’Organisation de la Coopération Islamique a tenu une réunion d’urgence au niveau des représentants permanents, le 9 Octobre 2016, au siège du Secrétariat général à Djeddah, qui a été consacrée à la question de la dégradation de la situation en Syrie et ce, à la demande de l’Etat du Koweït.
La réunion a réaffirmé l’attachement des Etats membres de l’Organisation à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité politique, à l’intégrité territoriale de la République arabe syrienne.
La réunion a réaffirmé l’ensemble des résolutions et déclarations pertinentes à la Syrie, émises par l’Organisation au niveau du Sommet et du Conseil des ministres des Affaires étrangères, dont les plus récentes sont celles émanant du 13ème Sommet islamique tenu à Istanbul les 14-15 Avril 2016 et de la quarante-deuxième session du Conseil des ministres des Affaires étrangères qui a eu lieu au Koweït les 27 et 28 mai 2015.
La réunion a condamné le régime syrien pour avoir intensifié les opérations militaires et les bombardements aériens avec l’utilisation systématique et aveugle de barils d’explosifs, d’engins incendiaires et de bombes lourdes anti-bunker ciblant la population civile, a dénoncé les opérations au sol incessantes à travers toute la Syrie et a rapporté l’usage d’armes chimiques et les crimes de guerre commis contre des civils non armés, en particulier dans la ville d’Alep, qui se sont soldés par des centaines de civils tués ou blessés et entrainé une grave détérioration de la situation humanitaire dans la ville. La réunion a également condamné les attaques honteuses visant les hôpitaux et les établissements de santé, les châteaux d’eau, les écoles et les convois humanitaires ainsi que le maintien des méthodes consistant à assiéger, à affamer et à forcer la population à se déplacer comme tactique de guerre alors que ces méthodes sont considérées comme des crimes de guerre dont le régime syrien devra rendre compte tandis que la Fédération de Russie et les autres pays qui le soutiennent devraient assumer la responsabilité de la poursuite de ces violations sachant que ces massacres et crimes constituent de graves violations de la Charte des Nations Unies, de la Charte de l’OCI et du droit humanitaire international.
La réunion a souligné la nécessité pour le Conseil de sécurité d’assumer ses responsabilités en vertu de la Charte des Nations Unies, à travers la mise en œuvre de ses résolutions pertinentes à la situation en Syrie, appelant à l’application du cessez-le feu, à la cessation des hostilités et à la mobilisation de l’aide humanitaire. Elle a également appelé les parties internationales qui se sont engagées à imposer la cessation des hostilités et à décréter une trêve humanitaire pour permettre une intervention rapide visant à stopper les massacres perpétrés dans les zones résidentielles de la ville et à obtenir la levée du siège imposé aux civils encerclés à l’intérieur des villes syriennes, en particulier dans la ville d’Alep, ainsi que le retrait des milices étrangères des villes syriennes, en particulier la ville d’Alep, ou à défaut et à tout le moins, de ménager des corridors sécurisés pour les civils et de décréter une trêve humanitaire immédiate et pour un laps de temps suffisant.
La réunion a demandé à l’Assemblée générale des Nations Unies d’assumer ses responsabilités en conformité avec les dispositions de la Charte des Nations Unies au cas où le Conseil de sécurité des Nations unies n’aurait pas réussi à faire son devoir de maintien de la paix et de la sécurité en Syrie.
La réunion a souligné la nécessité d’une solution pacifique à la crise syrienne à travers la relance du processus de négociation dans le cadre de l’application de la déclaration de Genève 1 et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
La réunion a réitéré l’engagement de l’OCI et de ses Etats membres à poursuivre la lutte contre le terrorisme et à l’extirper de ses racines, et a souligné l’importance de la coopération internationale pour lutter contre le terrorisme et les idéologies extrémistes, notamment en Syrie. Elle a également dénoncé les violations graves et systématiques des droits de l’homme et du droit international humanitaire, ainsi que les crimes abominables commis par les organisations terroristes de Daech et du Front d’Al-Nosra en Syrie. La réunion a insisté sur la nécessité d’isoler ces formations terroristes et de les séparer sur le terrain conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité.
La réunion a appelé à la mise en œuvre des résolutions du Conseil de Sécurité, en particulier les résolutions 2254 et 2268 en vue de rétablir la cessation des hostilités dans l’ensemble du pays et les résolutions 2139 et 2191 sur la fourniture de l’aide humanitaire aux civils syriens et son acheminement sans entraves. Elle a exhorté les Etats membres et le département des affaires humanitaires au sein du Secrétariat général ainsi que les organisations islamiques travaillant dans le domaine humanitaire, à fournir une assistance humanitaire d’urgence à toutes les personnes déplacées et à tous les réfugiés syriens de même qu’aux pays d’accueil des réfugiés.
La réunion a exprimé son soutien à la commission d’enquête créée le 19 septembre 2016 par le Secrétaire général de l’ONU sur l’attaque menée contre le convoi transportant des aides humanitaires à Alep. Elle a également souligné qu’à la lumière des conclusions de la Commission, le Conseil de Sécurité de l’ONU devrait établir la responsabilité des auteurs de cette attaque qui constitue une violation flagrante du droit international.
La réunion a demandé aux représentants permanents de la communauté islamique à New York de se réunir pour suivre l’évolution de la situation humanitaire dans la ville d’Alep.
La réunion a invité le Groupe islamique à Genève à travailler en coordination avec les organisations internationales et régionales, et avec les autres groupes politiques et géographiques pour exhorter le Conseil des droits à faire cesser les violations flagrantes des droits de l’homme et à mettre fin aux crimes systématiques du régime syrien et ses alliés contre les civils innocents en Syrie.
La réunion a exhorté les pays donateurs à participer aux conférences des donateurs en vue de répondre à la situation humanitaire en Syrie et ce en diligentant la mise en œuvre des engagements pris et des promesses qu’ils ont faites antérieurement et annoncées au cours de ces conférences.
La réunion a invité le Secrétaire général de l’OCI à œuvrer à la convocation d’une réunion du comité exécutif au niveau du Sommet, dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution issue de la 13ème Conférence islamique au Sommet, tenue à Istanbul, pour rapprocher les positions des Etats islamiques membres, notamment pour ce qui est de mettre fin à la guerre et aux autres conflits qui sévissent dans le monde islamique.
La réunion a demandé au Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique de poursuivre les contacts avec tous les acteurs internationaux et régionaux concernés par le dossier syrien et notamment les organisations internationales et les États membres du Conseil de sécurité, en vue de la mise en œuvre des résolutions antérieures du Conseil de sécurité sur la Syrie, en particulier la résolution 2254, et pour l’adoption d’une nouvelle résolution appelant à la cessation des hostilités dans toute la Syrie, en particulier dans la ville d’Alep. Elle lui a également demandé d’informer le Secrétaire général des Nations Unies, le Président du Conseil de sécurité, le Président de l’Assemblée générale et les États membres du Conseil de sécurité des résultats de cette réunion.